Le capitaine Alexandre

René Char, alias "Capitaine Alexandre"

Né en 1907 à l’Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, ses premiers poèmes paraissent en 1928 aux Éditions Le Rouge et Noir.


En 1929, il fonde avec André Cayatte la revue Méridiens à l’Isle-sur-la-Sorgues. La même année, il adhère au mouvement surréaliste dont il prend ses distances en 1934. Ses prises de position et ses écrits dénoncent l’injustice.


Si l’après-guerre laisse René Char pessimiste sur l’avenir du monde, il écrira tout au long de sa vie, puisant son inspiration dans le réel et dans sa terre natale, la Provence. Outre la poésie, il s’essaie au dessin et à la peinture.

René Char, meurt en 1988 à Paris, d’une crise cardiaque à l’âge de 81 ans.

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Capitaine Alexandre : le résistant

Démobilisé en 1940, cet homme de révolte entre dans la Résistance sous le nom de Capitaine Alexandre.

En septembre 1943, il est le chef départemental de la Section Atterrissage Parachutage R2 pour les Basses-Alpes. Son QG est entre Lure et Luberon, à Céreste.

Couverture du recueil de René Char Feuillets d'Hypnos aux éditions Gallimard dans la collection Espoir dirigée par Albert Camus

Si pendant l’occupation René Char refuse de publier et prend les armes, il ne cesse d’écrire. Une fois la paix revenue, sa chronique de la Résistance, telle un journal intime, est publiée en 1946, sous le nom Les feuillets d’Hypnos.
Il y décrit la souffrance, l’espérance et les liens indéfectibles qui se tissent en cette période.

Dans le feuillet n°17, il révèle les valeurs forcalquiérennes, - hospitalité - amitié - fidélité, qui ont encouragé son combat.

Le poème de l'ombre aux couleurs de l'amitié

Outre Les feuillets d’Hypnos, René Char a écrit, en septembre 1939, un poème pour son ami Marius Testanière au dos d’une carte de commerce de la maison A. Pinguet.
En écrit-il d’autres pour ses frères d’armes ? Sans doute, mais actuellement nous ne pouvons l’affirmer, le Capitaine Alexandre et ses hommes de la SAP ont emporté leur précieux secret avec eux.

La section Atterrissage Parachutage (la SAP)

L’origine

Créée en novembre 1942, à Alger, par l’état major du général de Gaulle, la SAP se nomme d’abord le SOAM (service des opérations aériennes et militaires), puis en avril 1943, le COPA.

En juin 1943, par mesure de sécurité après le coup de filet de Caluire le 21 juin, l’organisation prend le nom SAP.

Certificat d'identité provisoire SAP de Célestin Figuière

L’organisation

En zone libre - dite zone sud - la SAP se divise en 6 régions : R1 à R6.
Cette zone est dirigée par un officier : Paul Rivière.

Notre région, la SAP R2, comprend les départements des Hautes-Alpes, des Basses- Alpes, des Alpes Maritimes, du Var, du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et du Gard.
Elle est commandée par un délégué militaire régional (DMR) Camille Raymond, alias Fizeau, Pierre Michel, Archiduc.
René Char, sous le pseudonyme « Capitaine Alexandre », assure le commandement des Basses-Alpes

Parachtage de nuit sur les Hautes-plaines

Les missions

La SAP a pour missions de chercher et d'aménager des terrains destinés à recevoir du matériel de guerre, de la nourriture ou des vêtements.

Elle organise aussi, des zones de combats pour faciliter le débarquement des alliés et la Libération de la France.

Les parachutages nécessitent une organisation minutieuse comme en témoigne Claude Figuière, qui nous fait partager les archives de son père Élie Figuière, dit Jacques de Provence, responsable du terrain Osier.

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Le secteur de Forcalquier

En 1943, il compte 50 hommes répartis sur 3 terrains : Vignoble, Noctambule et Osier.
D'après les archives d’Élie Figuière, le premier parachutage se déroule à la tour de Porchères, à Saint-Michel l’Observatoire, sur le terrain Noctambule.

L'opération est un succès, mais ce terrain n'est utilisé qu'une fois. Les responsables estiment qu'il se situe trop près de la route et transforment cette tour en dépôt intermédiaire, à l'insu des propriétaires.

S'en suivent 4 parachutages au terrain Osier, situé aux Hautes-Plaines à Mane. Quant au terrain Vignoble, à Piteaugier à Mane, on ignore pour quelles raisons il ne sera pas utilisé.

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Frayeur poétique à Porchères

C’est dans la tour de Porchères, encerclée par les Allemands, qu’Élie Figuière écrit ce petit poème, qui débute en français et se poursuit dans la langue du terroir, le provençal :