Tête d'adolescent

1915-2015 : 100 ans de musée à Forcalquier

Tête masculine

Dimensions / matière

Marbre blanc

Hauteur totale : 47,7 cm.

Hauteur du visage, du menton à la limite des cheveux : 0,22 cm

Tour de tête : 69 cm

Tour du cou : 49,5 cm.

Le 10 septembre 1943, à l’occasion de travaux, dans le sous-sol de la cathédrale Notre-Dame du Bourguet, à Forcalquier, dans un caveau situé sous le chœur, devant le maître-autel.

—Description 

Tête d’adolescent, légèrement plus grande que nature, portée par un cou très puissant ; la partie gauche du visage (œil, nez, lèvres, joue, oreille) a subi des mutilations, sans doute lors de sa découverte (cassures fraîches).

Le visage imberbe, sans ride, parfaitement lisse et très rond, présente des lèvres étroites et serrées, un nez épaté, des yeux soigneusement dessinés (seul l’œil droit est entièrement conservé), dont l’iris et la pupille sont soulignés, par de profondes incisions, et un front haut et dégagé ; l’oreille droite, la seule conservée parait atrophiée.

La calotte crânienne, particulièrement haute, et la nuque ne sont que sommairement ébauchées, sans qu’il soit possible de définir avec certitude s’il s’agit là de l’état premier de l’œuvre ou d’un remaniement ultérieur, qui aurait exigé le bûchage de la chevelure.

Une trace horizontale de rouille laissée par une bandelette de fer au niveau des tempes et du front laisse toutefois penser que cette tête fut, dans son dernier – et sans doute le premier – état, couronnée par un ornement métallique rapporté (aujourd’hui disparu), bandelette, diadème ou mieux casque, ce qui explique le niveau bas, sur le front, de la trace d’oxyde de fer et surtout le fait que le haut et l’arrière du crâne aient été laissés brut et les oreilles non terminées.

Compte tenu de la qualité – et sans doute de la somptuosité – de ce portrait de jeune adolescent au visage impassible et au regard fixe, sans doute destiné à être fiché sur une statue de togatus (tenon conique à la base du cou travaillé de la même façon que le haut du crane), on y verrait volontiers la représentation d’un personnage officiel, soit un notable local ou provincial, soit même un jeune empereur.

—Datation

Tout à fait unique en Narbonnaise par son style, il pourrait s’agir d’une œuvre tardive (fin IV^e siècle?) importée d’Italie du Nord.

Guy Barruol

Bibliographie

Archéologie au pays de Forcalquier, G. Barruol, A. Muller, J. Jaubert, R. Guild, J. Guyon, J.-Yves Royer, A. d’Anna, ed. Les Alpes lumières, 1990.